UN PEU D’HISTOIRE
Le bourg de Pillac a connu plusieurs orthographes, notamment Pilhaco au 17e siècle, Pilliac en 1793 ou Pilhac vers 1840.
Le nom de Pillac apparait dans le Bulletin des Lois de 1801.
PÉRIODE MÉDIÉVALE
Pillac est l’ancien chef-lieu d’un archiprêtré du diocèse de Périgueux. Des affectataires sont construits depuis le début du12e siècle.
L’église est datée de la fin du 11e siècle et a été construite suivant un plan en croix latine. Le seul vestige conservé est l’abside semi-circulaire et la base du clocher reconstruit et renforcé à une période indéterminée. Toutefois le fait que la tour d’escalier soit à l’emplacement du bras sud du transept indique une reconstruction tardive, vers le 16e ou le 17e siècle.
PÉRIODE MODERNE
La nef est reconstruite après la fin des guerres de religion. Elle était couverte en 1684 d’un lambris peint au milieu duquel était représentée l’Assomption. Bien que nous ne possédions aucune représentation du plafond, il serait à rapprocher du plafond exceptionnel concernant dans l’église de Saint-Paul-Lizonne, à moins de 10 km. L’œuvre est réalisée par Paradol et date de 1689. Le maître-autel du chœur est également daté de la fin du 17e siècle ou du début du 18e siècle. Il est constitué d’une table adossée à la baie axiale, avec un tabernacle, exposition et devant du maître-autel.
19E SIÈCLE
La paroisse est maintenue après la Révolution en 1803 et reconnue en 1805 puis en 1807. Du mobilier est commandé tout au long du 19e siècle, comme les tableaux de La Cène, de Saint Paul sur le chemin de Damas ou celui de Saint Pierre. Un autel est commandé au début du 19e siècle pour être installé dans le bas-côté Sud. Il est constitué d’un tabernacle à ailes reposant sur un autel-tombeau orné d’un dais d’exposition.
Saint Pierre et Saint Paul sont représentés sur les ailes et un pélican est sculpté sur la porte. Il est associé à six chandeliers de la même époque. L’autel-tombeau est orné d’un motif de l’agneau pascal au centre et de grands feuillages en stuc doré aux angles. L’ensemble est sommé de deux appliques en laiton et d’un Christ au Sacré-choeur saint sulpicien polychrome, couronné d’un dais en bois doré. Une Assomption de la Vierge et un Saint Aignan sont installés en 1806 l’un en face de l’autre dans les deux collatéraux. Ils portent chacun une inscription qui permet de connaître la date, mais aussi le peintre et le curé commanditaire.
« Saint Anian notre patron, priez pour nous, jubilé 1806, Lachaume, curé. Nicollet1, peintre à Angoulême. »
« Ste Mère de Dieu priez pour nous, jubilé 1806, Lachaume curé, Nicollet, peintre à Angoulême. »
Une Résurrection de Lazare est installée dans l’église en 1825. Aujourd’hui contre le mur Ouest du collatéral Nord, il semble qu’il ornait le maître-autel à l’origine. Le tableau porte une inscription: « Résurrection de Lazare par Mme Née Lambalery, 1825 ». Un triptyque d’autel est réalisé en 1831 et installé au-desssus d’un autel pour le collatéral Nord, aujourd’hui disparu ou jamais réalisé. La partie centrale représente la crucifixion tandis que les deux panneaux latéraux montrent Saint Jean Baptiste et le Christ au Sacré-Choeur. Une inscription est visible sur chaque panneau latéral:
« Sacré-Cœur de Jésus, offrande faite veuve Laurière, 1831 »
« Saint Jean précurseur du Messie. »
L’état descriptif des bâtiments de la paroisse établi dans les années 1830-18402. Il donne un état sanitaire complet de l’édifice et de son mobilier: « Il y a un mur qui menace ruine ainsi qu’une croisée. La toiture a besoin de réparations ». Pour ces réparations deux mille francs suffiraient à peine.
L’église est tillée mais le tillage de la nef du milieu a besoin de réparations.
Il y a deux chapelles latérales, l’une est dédiée à la Ste Vierge et l’autre à St Anian, patron de la paroisse. Elles sont assez propres.
L’autel, quoique ancien, est doré et peint avec du soin depuis quelques temps [Le tabernacle] est décent.
[La croix de l’autel] est en bois avec un Christ en métal argenté. Il y a un beau tableau représentant la résurrection de Lazare, ainsi que six chandeliers dorés mais anciens.
Il y en a deux [pierres sacrées et donc autels] elles sont entières.
Les vitraux surtout la rose qui se trouve sur la grande porte ont beaucoup soufferts de la grêle, la porte à besoin d’être refaite à neuf.
La paroisse est hors d’état de pourvoir à toutes les réparations malgré sa bonne volonté et celle du conseil, attendu qu’elle a fait déjà beaucoup de dépenses et que la grêle a fait beaucoup de mal ; Elle compte sur la bonté de Sa grandeur pour lui obtenir quelques secours.
Le confessionnal et la chaire sont en assez bon état. Il y en a un [appui de communion] assez propre.
[Les fonts baptismaux] sont entourés d’une claire-voie et la porte ferme à clé. 35
Il y a un vestiaire [sacristie] comprenant cinq armoires et quatre tiroirs le tout fermant à clé.
[Le cimetière] joint l’église. Il est entouré de murs mais les portes ne ferment pas trop bien cependant on va le réparer, il y a une croix en pierre.
[Le presbytère] en très mauvais état. Les planchers ne valent rien. [Il se compose] d’une vaste maison assez mal distribuée, d’une grange, écurie (…) »
Le cadastre napoléonien de 1838 montre les mêmes dispositions de l’église entourée de son cimetière et avec le presbytère à l’est. Le plan de l’église est identique à l’état actuel. Des réparations sont faites la même année. La description que l’Abbé Michon fait de l’église en 1844 montre que le plafond était encore lisible malgré son état.
« PILHAC. Abside voûtée. Portail à ornements géométriques. Nef dont le lambris est peint en décoration dans le genre italien. Ce travail est de 1684 ; il est Fait avec assez de soin. Le sujet du milieu représente une Assomption. »
Le presbytère est reconstruit en 1849.
L’harmonium, objet exceptionnel à deux claviers, date du milieu du 19e siècle. Il est l’œuvre de Merklin-Schütze, facteur d’harmoniums allemand réputé dans les années 1850-1860.
Le cimetière autour de l’église est transféré en 1853 à l’Est du village.
La cloche est refondue par Antoine Vauthier, fondeur à Saint-Emilion, et bénité par Mgr Cousseau en novembre 1857. Un Chemin de Croix est érigé en 1860. Du mobilier liturgique est acheté dans les années 1870. L’église est restaurée entre 1879 et 1881 grâce à une souscription publique. Le plafond en bois de la nef est démoli et reçoit en1880 un berceau surbaissé en briques. L’auvent de la façade est démoli. Les clochetons et la croix de la façade sont conservés in extremis. La coupole est refaite tout ou partie en 1881, comme en atteste la date peinte à la clé : MDCCCLXXXI.
20e SIÈCLE
Le maître-autel est classé au titre objet le 15 avril 19806.
Le tabernacle du maître-autel est restauré en 1994 par Arts et Bâtiment (Christian Karoutzos).
21e SIÈCLE
Les tableaux du 19e siècle passent en commission départementale des objets mobiliers du 23 novembre 2001 et sont inscrits au titre objet le 8 mars 2002, comme l’autel latéral Sud. L’harmonium est inscrit le 6 septembre 2007.
PLAN DIACHRONIQUE
Extrait de l’étude sur la restauration de l’église commandée par le conseil municipal en 2022 au Cabinet DODEMAN de Villebois-Lavalette